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Inoubliable et très remarquable le Vulcain a peu de chances d’être confondu avec un autre papillon.
tu t’éprouves partout, tout le temps, un jour sur deux, chaque miroir est épouvantable et les bruits que ton corps faits quand tu le traînes, des cliquetis de breloques, charmantes de loin de pacotille tout près, cognent, pour peu on verrait l’épiderme trembler, pour peu on verrait se bosseler les bras, petites vagues de l’intérieur, serpentines qui font des hurlements des veines, fins ruissèlements, kling-kling-kling, tu croises ton visage maintenant, dans la faïence, tu plisses les yeux pour le voir et tu te souviens que, sans tes lunettes, tu ne vois pas grand-chose de toute manière. c’est juste de la faïence, c’est juste une théière.
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Il affectionne particulièrement les zones humides et se rencontre donc plus fréquemment près des cours d’eau, des étangs, des champs humides, et des jardins publics.
le parc, les zigzags en forêt, les marches jaunes et sèches dans les champs, le soleil qui hurle la pause, l’étang depuis lequel on peut tourbillonner dans son reflet avec l’avantage de ne jamais se noyer, porter par des ailes fragiles comme les papiers volants, les petits textes et les correspondances à venir. proposer le parc pour sortir d’une humeur grincheuse, marcher en retard, les bras qui battent la cadence dans l’air, l’envol depuis les petits bois agencés en bancs, la stase, soudain, la tranquillité, soudain.
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La chenille du Vulcain affectionne les orties et les pariétaires.
marcher jusqu’à la Gare, depuis le Grand Chalet, s’arrêter pour uriner près de la rivière, encore, ces histoires d’eaux. revenir les poignets griffés et roses, par les orties. se souvenir de toutes les routes de vacances et de tous les soucis (trouver des cachettes, ne pas trop boire, ne pas porter de vêtements trop serrés), pas provoquer les envies d’uriner, sur la route, ne pas avoir envie sur l’autoroute, et même les chemins de campagne c’est compliqué, il faut foncer, le jour baisse, la Bretagne est encore loin. heureusement qu’on prendra le train.
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Le vol du vulcain est rapide et erratique.
on marche on marche tu te retournes et m’embrasses
on boit on boit je te dis que j’ai peur de parler et tu te moques de mes babils à rebours
En fin d’après-midi / début de soirée d’été, les mâles établissent des territoires au sommet des collines, dans des clairières, ou même dans des jardins pour trouver des femelles. Ils fondent alors sur tout ce qui travers leur territoire, y compris les humains. On les voit alors se pourchasser les uns les autres.
à l’endroit, à l’envers, à l’endroit… un pas de roi, un suivi de prince, toi devant, moi derrière, écraser la boue, plotch! les bois, le balisé, le sauvage, il y a une famille en bas. on escalade la terre, on manque de tomber , on râle, personne n’intervient, personne ne nous contredit.
Pendant les heures de plein soleil ils se nourrissent de nectar de fleurs ou de jus de fruits tombés au sol.
quelle heure est-il ? on visse le bouchon de la bouteille de vin un peu maladroitement. il est le mélange ultime de la crète, du valais. mais le nectar, le vrai, c’est la poésie, mais ça, c’est une autre histoire.
On peut les voir se pourchasser les uns les autres avant les orages.
encore à vivre.
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Le Vulcain est actif du mois de mars ou avril à septembre ou octobre.
le produit peut-être encore consommé après la date de péremption.
le goût n’a pas l’air de s’altérer.
(merci https://www.papillons.info/)