les éperviers, les mélèzes

Leçon est donnée, sur le paquet, dans les airs, dans la grande salle de pratique
Les baies vitrées dévoilent le théâtre des mélèzes
J’ai le souvenir de deux mains, énormes, confiantes, sous mon ventre pour apprendre à nager
Le visage effleuré par les remous, déjà trop

Faire confiance à sa respiration, légère ou profonde
L’inquiétude dans la voix : est-ce que c’est encore la saison des asperges
Les robinets en porcelaine de Chemin-dessus, le parquet grinçant de Beau-site
Une fontaine tisanière, le chant calme des éperviers, la ponctuation du bout du bec
Les didascalies de l’autre matin, Simplon (plus bas que les Alpes)

Je te cherche des yeux dans la salle commune
J’imagine le bloc d’osier, de pin, de verre en piscine municipale
Reprendre le souffle sans la brasse, sans fleur
Le visage remué, déjà trop, les saccages, la houle

Chercher le repos, les mains jointes, le sentier octuple
La sentinelle, le phare, les graines de lin
Je sais que je pardonnerai, en attendant
Les baies qui tardent, toujours, déjà

Le parquet qui crie, qui souligne l’errance
L’ennui, le peu d’élégance, la démarche pesante
La vase, sans porcelaine, le vert d’eau
De saison
(à équidistance des Alpes, le ventre)

Le rêve de te voir manger des fruits des bois
Des fraises sauvages, en noir et blanc,
Ce film de Bergman, la réflexion au volant
La réflexion des mélèzes, sur le parquet
Les mains jointes, les tiennes en bec



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