les lignes de crête (ou, au moins, côte à côte)

tes assignations de merle, qui se perdent dans les lumières égales au Lavaux, en face, et ce ne sont déjà plus les mêmes ors et fards, dans la nuit, ceux qui dévient et ne ramènent pas au port. l’éponge de l’évier comme un os à ronger, et toutes les vies possibles sur la banquette de cuisine, à défaut d’une clio ou d’une décapotable. ma grand-mère qui répète, les yeux dans le limoncello pense aux valeurs, et en fait, mon dernier livre lu c’est Alberto Nessi – Ladro di minuzie (voleur de détails), et si je ne sais pas plus ce que j’ai foutu des valeurs, je peux dire que je garde le sens du deuxième, quand tu me désignes plantes et que je regarde fissures, ou fauteuils et que je regarde la forme exacte des savons, travaillés par toutes les mains possibles, puis le seul vol qui pourrait être déclaré est (attention, disquette) ce qu’on a pris pour mettre dans tes yeux. j’en suis pas peu fière, mais moins que de te dire que c’est Maria, et d’entendre Louis, Camille, les autres prénoms possibles et les chars, les chevalières, les heures qui avancent dans le bruit des horloges (deux aperçues, une montre bavarde, l’impression de cinq au moins), et ton impeccable calme dans lequel je ne peux pas lire les tarots, le marc de café, les intentions. la voix de la liqueur jaune qui raisonne, les valeurs, et la paille jaune de boissons estivales, autant performative qu’un pic plastique avec un crustacé, pour annoncer le cocktail sans alcool et la béance. je ne vois pas les cils, je vois la tristesse. mais je vois la maison, de l’autre côté du lac, bleutée, cruelle, avec des mains vernies et l’équerre qui rapporte, sur la grille, à la petite courbe d’un projet de théière, ou de vie. j’aimerais prendre la voix de celle qui sait, dénuder les pommettes et tes dents, avoir ce qui résout et panse, mais je suis cette idiote qui ne reconnaît pas les chansons dans la minute, et qui mordille le lobe alors que, soyons honnêtes, ça vaut bien (à défaut des valeurs susmentionnées) les liqueurs, les détours, le chemin privé et les frissons un peu malades d’une nuit volée (en attendant de relier les détails comme des grains de beauté).

comme il dit : j’ai pris ces habitudes seul, comme on m’a laissé

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