gelée d’orties

accepter le mirage de l’abstraction
au-delà de ce que disent les cuisines,
les lits qui se font, se défont différemment
boire la tasse dans de grands bols coupants
l’émail rougi par le sang, le carmin des plaies

une fois, jouir sur ses mains,
se souvenir du petit autel bricolé vers les souliers de randonnées
à la même hauteur que l’annuaire téléphonique, que le cendrier
une fois, assise sur un visage auréolé, fixer les couteaux de tailles différentes
pour le beurre, la viande, le pain, faire des mouvements circulaires et
attendre que les psaumes tombent d’eux-mêmes

l’appartement 1 ne laisse pas de place aux distractions.
fonctionnel moderne organisé, néons neufs, tapis persan sous les genoux rougis
l’appartement 2 joue sur plusieurs plans.
de la sauge, une vie extérieure, du White Spirit, des murmures

le cou alvéolé, mauve des murmures, déplacés,
une fois, crever seuls, l’ébène de la structure principale de l’autel
qui concurrence le tabac, ramassé, désolé, comme un sexe bleu
la canicule qui creuse un sillon, se souvenir des saints

les oreillers, de tailles différentes, en pile infernale,
épars, évidés, plats, linceuls,
attendre que les voix tombent d’elles-mêmes
l’odeur du souffle avant de se retirer

  1. les déplacements se font décidés, peu de diagonales, aucun débordement, peu d’usure, peu de répétitions (ou, stationnaire, les gestes par les mains)
  2. les déplacements sont rêveurs, lacunaires, beaucoup de déviations, de pauses (stationnaire – l’est totalement)

l’engourdissement dans les chants, s’accrocher à l’abstraction
favoriser les enjolivures aux choix, à la verticalité,
plonger l’index dans la cendre, déplacer la vaisselle.

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