un matin pour courir comme des dératés
et puis quoi, un bouquet de sureau qui s’émiette
genoux, cheveux, paupières, de la suie jaune
des châteaux en Espagnes,
tu comprends le mouvement ‘à rebours’ quand
justement dehors rien ne se regarde
la glorification des artifices, du précieux dans ta tête
et tes accumulations, des dorures pour tes phrases ampoulées,
des breloques aux poignets de ta muse
barbare baroque qui souille les herbes
l’air est argenté et les miroirs te répondent
sans te conjuguer ni t’avaler
la seule pureté dans l’échange
le crachat net de tes traits
l’odeur de sureau disparue
comme le souvenir d’un membre amputé
(bonjour, avez-vous ce livre en rayon)
encore des tâches quittées abruptement
pour descendre les routes, nettoyer les godillots
de l’effort de la nature
les odeurs de l’extérieur, de ce qui pousse
dans les espaces clos, arrachés et secs
en tas de souvenirs
un matin encore pour courir comme des dératés