Il y a que (le formuler me fait penser à fosses iliaques, que je ne situe toujours pas)
il y a que je me coltine une insomnie depuis ce matin, ou hier soir je n’en sais rien, quel sens ou quoi
il y a que les gens plaisantent pour contourner la vulnérabilité
ou leur suc, ou la sève, ou ce qui est notre essence, notre seule part d’humain
il y a que des gens se déshumanisent un peu plus chaque jour et plaisanter sur ce qui fait se mouvoir la chair
me dépasse
les larmes ont une intensité érotique
trembler c’est la direction que prend le sang dans les parties génitales
la journée commençait bien, ou continuait bien, quel sens ou quoi, aucune idée,
quelque chose se déroulait et il y avait la même énergie le même rictus
la même folie dans les actes qui faisait qu’ils s’alignaient justement
avec justesse on dit, pardon
l’insomnie apportait l’euphorie et le dénouement des muscles
ironique non? dénouement, encore, rembobinage, journée, cycle, début-fin
on parlera de la mort un autre jour voulez-vous
le manque de sommeil m’empêche la justesse ici
pour ce qui transcende, le méta, tout ça,
les choses se faisaient puis elles ont commencé à se défaire
illogique non? le rictus à l’envers, elle a dit qu’elle ne mangeait plus
elle a beaucoup ri après ça et
j’ai pleuré en salle de pause. salle de pause, drôle non? une salle accolée à l’endroit
où nous travaillons
ou faisons semblant (on parlera de bonne conscience une autre fois)
pour se reposer. pas sur ses acquis ni sur ses lauriers, non
on parlera botanique une autre fois et don-acquis une prochaine
elle a dit ça en riant très fort elle dit qu’elle oublie de
comment peut-on oublier de. Enfin, si j’ai su
Mais j’ai désappris à oublier de,
Parce que je pouvais en mourir (mais on en parlera
non on n’en parlera pas en fait)
il y avait une urgence derrière alors j’ai arrêté de m’amuser
comment peut-on s’amuser de ça
il faut croire que le sujet ne s’est pas épuisé
il faut croire que l’insomnie est totale partout, que même les mots
dans la tête ne dorment pas et les mêmes
dans le corps, je n’ose même pas y penser
on remet ce dont il faudrait parler au jour d’après
alors que l’on ne sait même pas de quoi la nuit sera faite et si l’on
trouvera le sommeil, parce que si c’est le même jour qui s’étale
on décale les mots et ils ne viendront jamais (quel lendemain?)
tu préfères avoir 2 de Q.I ou trois enfants, il demande
fini de rire en salle de pause fini de chialer devant les légumes
tout bien coupés tout en blocs en plots de couleurs aveuglants
on dit les enfants parce qu’on peut les ignorer (on se rend infâme)
c’est la théine ou le manque de
comment peut-on manquer de? comment peut-on
un jour on a pu, mais pas un seul jour NON UN CYCLE
pas de début-fin. se mordre la queue (si l’on a l’image de soi, si l’on pense physique ce jour là)
le serpent à plumes sort du haut de forme, qui du lapin bouffe l’autre
qui? de quelle magie on se sert là, parce que le là on ne le voudrait même pas en rêve
si tant soit peu qu’on ait les outils pour construire le rêve
si il vient, parce que pour l’instant le ciel ne semble jamais tomber,
d’un coup sec il tombera? assommer, des étoiles qui tourbillonnent comme dans les
cases au-dessus de la tête, des caractères de la ponctuation pour indiquer la surprise ou
la béatitude
être béat tout le temps ou avoir une longue journée qui comprend une semaine
à raison de 10 fois par année
si les années se font (si l’on pense temps ce jour là)
mais ça on en a déjà parlé hier (seule certitude)
y a encore un abcès à crever
le sujet ne s’épuise pas
lui